La Marche De Rosen Hicher Contre La Prostitution [2021]
Les cheveux grisonnants, Rosen Hicher marche d'un bon pas. Son premier message : faire entendre que la prostitution n'est pas un choix. "J'ai cru au frigo vide... et en fait, quand j'ai refait le chemin à l'envers de ma vie, j'ai été kidnappée par mon père, agressée sexuellement par un oncle quand j'étais enfant, j'ai été violée, je suis passée en tournante... Tout ça a fait qu'un jour, j'ai fait ce mauvais choix." Sortie de 22 ans de trottoir, Rosen Hicher milite pour une meilleure prise en charge des mineurs agressés et pour que la pénalisation des clients, votée en France en 2016, soit appliquée.
La marche de Rosen Hicher contre la prostitution
Aujourd'hui, les cernes semblent infinis et le regard un peu vague. Rosen Hicher est devenue abolitionniste. Elle dit que la prostitution est une mort lente qui détruit méthodiquement chaque bulle d'humanité. Le 3 septembre, elle a entamé une marche de 800 kilomètres depuis Saintes (Charente-Maritime), lieu de sa dernière relation tarifée. Pendant six semaines, Rosen Hicher a remonté le fil d'une vie brutale pour en exhumer les démons. Ce qui l'importe désormais, c'est que plus aucune fille de la terre n'ait à subir un tel esclavage.
L'ancienne prostituée Rosen Hicher, militante de l'abolition de la prostitution, est arrivée dimanche à Paris au terme d'une marche de 800 kilomètres à travers la France, et devait rallier le Sénat pour réclamer l'adoption rapide de la proposition de loi qui pénalise les clients.
La prostitution, "ce n'est pas un droit, on n'a pas le droit d'acheter une femme ou de la vendre", a ajouté Rosen Hicher, dont l'arrivée à Paris coïncide avec la parution dans Le Journal du dimanche d'un appel de maires et d'élus de tous bords aux sénateurs, contre la prostitution.
Outre la pénalisation des clients par une contravention de 1 500 euros, le texte entériné par l'Assemblée prévoit le renforcement de la lutte contre le proxénétisme, une aide aux victimes et le développement d'alternatives à la prostitution, et une politique d'éducation et de prévention auprès des jeunes.
A son arrivée à Paris, elle a raconté avoir rencontré tout au long de sa marche depuis Saintes (Charente-Maritime) le soutien d'élus et citoyens. Parmi les rencontres qui l'ont marquée, celles de nombreux hommes. Ces clients, occasionnels ou réguliers, ont reconnu que leurs relations avec des prostituées avaient représenté "un échec sexuel, un échec dans leur vie", a-t-elle relaté.
L'ancienne prostituée Rosen Hicher, militante de l'abolition de la prostitution, est arrivée dimanche à Paris au terme d'une marche de 800 kilomètres à travers la France, et devait rallier le Sénat pour réclamer l'adoption rapide de la proposition de loi qui pénalise les clients.
La prostitution "ce n'est pas un droit, on n'a pas le droit d'acheter une femme ou de la vendre", a ajouté Rosen Hicher, dont l'arrivée à Paris coïncide avec la parution dans le Journal du dimanche d'un appel de maires et élus de tous bords aux sénateurs, contre la prostitution.
Rosen Hicher, prostituée pendant 22 ans avant de réussir à en sortir en 2009, doit se rendre dans la journée sur son premier lieu de prostitution, près de Champs-Élysées, avant de rejoindre le Sénat. A son arrivée à Paris, elle a raconté avoir rencontré tout au long de sa marche depuis Saintes (Charente-Maritime) le soutien d'élus et citoyens. Parmi les rencontres qui l'ont marquée, celles de nombreux hommes. Ces clients, occasionnels ou réguliers, ont reconnu que leurs relations avec des prostituées avaient représenté "un échec sexuel, un échec dans leur vie", a-t-elle relaté.
Rosen Hicher, prostituée pendant 22 ans avant de réussir à en sortir en 2009 , doit se rendre dimanche sur son premier lieu de prostitution, avant de rejoindre le Sénat, pour une marche revendicative avec de nombreux élus et personnalités.
Outre la pénalisation des clients par une contravention de 1.500 euros, le texte prévoit le renforcement de la lutte contre le proxénétisme , une aide aux victimes et le développement d'alternatives à la prostitution, et une politique d'éducation et de prévention auprès des jeunes.
Les marcheuses sont parties de Liège le 6 avril. Elles sont passées par Huy, Andenne, Namur, Sambreville, Charleroi, la Louvière et Bruxelles. Diverses rencontres avec des membres du tissu associatif ont été organisées le long du parcours.
A 18 ans, Vednita Carter ne s'est pas méfiée. "On nous disait qu'on pouvait gagner jusqu'à 1 000 dollars par semaine." Cette Noire Américaine du Minnesota voulait "aller à l'université" et, pour payer les frais, a répondu à une petite annonce pour "faire de la danse". Mais, ensuite, "on m'a demandé d'enlever le haut et le bas" : le striptease est "la première marche vers la prostitution", dont elle mettra un an à sortir. Invitée par la Coalition internationale pour l'abolition de la prostitution pour un colloque à l'Assemblée nationale, cette femme d'une cinquantaine d'années préside aujourd'hui une association qui aide les prostituées à s'en sortir, et l'affirme : "La violence intrinsèque de la prostitution, c'est d'avoir une multitude d'actes sexuels chaque jour avec des personnes qu'on ne connait pas et qu'on n'a pas choisi."
Laurence Noëlle, 46 ans, ne la contredit pas. Cette Française prostituée à l'âge de 16 ans, dans la célèbre rue Saint-Denis à Paris par un réseau de proxénètes, avait "jusqu'à 30 clients par nuit", une expérience "insoutenable". "J'en suis sortie il y a 29 ans, mais rien n'a changé. Les recruteurs, les rabatteurs de réseaux, viennent trouver les jeunes filles en fugue, paumées, à qui ils font miroiter fausse protection et fausse affection", dit-elle. "Si quelqu'un m'avait dit en classe "voilà ce qui peut t'arriver", je n'aurais pas été piégée", affirme cette mère de famille aujourd'hui thérapeute, plaidant pour plus de prévention et déplorant une "méconnaissance de la réalité". La prostitution ce n'est pas "je gagne de l'argent avec des Brad Pitt, avec des beaux mecs".